vendredi 22 septembre 2017
à 09h33
- par Marc Soviche
Magnifique reportage. Cela m’a rappelé les charrettes qui arrivaient en culant avec force cris pour aider le cheval, dans la cour. la fascine posée en amont de la bonde de la cuve. Les bennes en bois portées en haut des cuves en bois sur une large échelle de bois à trois marches, la mise en place des caillebotis et des madriers pour presser la vendange. Le remplissage des autres cuves. Puis au bout de trois jours, la bonde était ôtée et le jus de raisin dont la fermentation avait commencé giclait dans une "gerle" en bois. Alors, les madriers et le caillebotis étaient enlevés toujours à la force des bras. Alors commençait une opération délicate. La fermentation avait accumulé le gaz carbonique sur le haut de la cuve et l’homme qui était désigné pour descendre dans cette cuve devait avec un sac de jute faire sortir le maximum de ce gaz avant de sauter sur le raisin. (combien de vignerons sont morts asphyxiés car ils n’avaient pas fait cette opération avec assez de vivacité !) Puis on remplissait à même la cuve des "benons" qui étaient soulevés et portées de l’échelle grâce à un "plateau" une grande planche en bois, dans l’enceinte du pressoir. Le beau jus rouge commençait à couler dans la rigole qui entourait le pressoir et se déversait dans une autre "gerle". À ce stade les enfants et des adultes écrasaient le raisin chaud en dansant dans cette masse rouge. On ne se lavait que dans la "gerle" car se laver à l’eau aurait rendu malade les garçons. Une fois le pressoir rempli au dessus des barrières en bois, on posait au dessus de la vendange des plateaux puis des madriers et enfin on ajustait l’ensemble pour que la presse hydraulique soit mise en action. L’opération durait plusieurs heures. La "gerle" se remplissait,alors des gars remplissaient des "quarteaux" et les portaient dans deux "gerles", l’une pour le vigneron l’autre pour le propriétaire. Les pompes à mains entraient alors en action pour diriger le liquide dans la caves du vigneron et dans celle du propriétaire. Dans ces caves de gros "foudres" en bois recevaient la récolte et favorisaient la dernière fermentation malolactique. Dieu que cela sentait bon et qu’il y avait de monde sous ce toit. Les visages fatigués mais les mines réjouises disaient assez la joie devant le résultat du travail de toute l’année. Cela se passait à Gleizé aux Bruyères avant 1960. Quels bons souvenir. Merci à Christian Miolane de m’avoir permis de faire le pendant malheureusement sans photos de son très beau reportage.
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